The History combines at the same time some of the games Amphigory, Impromptu Romance, and Secretary which we will discuss later. The person from the group who starts the game takes a sheet of paper, writes the name of some story or other at the top: let's suppose it's power of love; and folds the paper at the top, so that one cannot read what she has written. Sometimes, she puts a similar sentence below the title; like this: "The power of love extends over all nature: it penetrates even inanimate beings; what effect must it not have on two young gens ["people"]?"
This sentence folded up--as I explained it for the following--the person who starts the game passes the paper to her neighbor, letting him see only the underlined word: he writes what comes to his mind about this word; and, according to the ideas it furnishes him, he adds: "which are, for adults, synonyms of horses: it is also some of the moving material that flatters vanity, serving more for ostentation than for necessity."
The sheet is then folded up and presented to another player, who can only see the last word: let's say he puts: "all-powerful, they say, she is a terrible goddess to whom the very gods are subject; ask this marvel what she thinks about: a whim gave birth to her, she will say; a whim caused her to die."
Let's move on to another player: but no; we have given enough proofs that the paper is covered with incoherent sentences, often amusing in contrast. When everyone has written, the first player, to whom the sheet returns, reads aloud immediately what is placed there: it is then that we find something to laugh about.
The following manner of playing is perhaps even more pleasant. Instead of putting the title of a story on the sheet of paper intended for circulation, take as many papers as there are players, and place on them conventional words--usually sir, madam, miss, or the lover, the guardian, etc.--and as many verbs as necessary to complete the papers. This done, each writes a name below the word sir, below the word madam, and so on; then a phrase or a whole sentence below each verb. Each person puts in front of what she writes on each paper a number which is that of the order in which she writes [i.e. the number of contributions on the paper so far, plus one?]. Therefore, if she writes the first [or rather, if the paper returns to the first?], when all the sheets are filled, they are placed on the table, side by side, so that everything that is written under the same number can be read at once, repeating each time the word at the top of the sheet. Thus, suppose that there are six of us, and that the words placed on the sheets are, on the first, the lover (m.); on the second, the lover (f.); on the third, love; on the fourth, swear; on the fifth, embrace; and on the sixth, dream of. Each having written what came to mind, we would have had while reading them out phrases like these:
The Lover. The Lover. Love. Swear. 1. Colin. Chloé. Games. To be faithful. 2. Pierrot. Jeanneton. To see each other. By heaven. Embrace. Dream of. Hope. Pleasures. Their hair. Marriage.
The more players there are, the more this game is pleasant, because the juxtapositions are more effortless and more striking.
This game has absolutely the same conventions as for "The History" in prose, following the first method: the only difference consists in writing some verse, instead of setting out a sentence in prose. It is so easy to arrange some words on a line that one can easily contribute one's share to this game without being Apollo's favorite; but, as this forced improvisation could frighten some players, and especially make the game enervating, one may agree to transcribe a quotation without naming the author, so that, upon reading, these verses are found without interruption each following the other. No one who can recuse himself: who doesn't know a verse from a song? Thus, when each has left his tribute in the round, there will be a series of verses, sometimes grave, sometimes burlesque; tender, cheerful, melancholy, alexandrine, brief, etc. This cacophony cannot fail to be extremely funny.
Le jeu de l'histoire tient à la fois des jeux de l'amphigourie, du roman impromptu, et du secrétaire dont nous parlerons ci-après. La personne de la société qui commence le jeu prend une feuille de papier, elle inscrit en tête le nom d'une histoire quelconque : supposons que ce soit puissance de l'amour ; et replie cette feuille par le haut, de manière à ce qu'on ne puisse lire ce qu'elle a écrit : quelquefois, elle met au-dessous de ce titre une phrase analogue ; comme celle-ci : « Le pouvoir de l'amour s'étend sur toute la nature : il pénétre même les êtres inanimés ; quel effet ne doit-il pas produire sur deux jeunes gens ? »
Cette phrase repliée, comme je l'ai expliqué pour la suite, la personne qui commence le jeu passe le papier à son voisin, en ne lui laissant voir que le mot souligné : celui-ci écrit ce qui lui vient en tête à propos de ce mot ; et, d'après les idées qu'il lui fournit, elle ajoute : « qui sont pour les grands synonymes de chevaux : c'est également de la matière mouvante qui flatte la vanité, en servant plus à l'ostentation qu'à la nécessité. »
La feuille est repliée ensuite, et présentée à un autre joueur, qui ne peut voir que le dernier mot : admettons qu'il mette : « toute puissante, dit-on, c'est une déesse terrible à laquelle les dieux mêmes sont soumis ; demandez à cette merveilleuse ce qu'elle en pense : un caprice l'a fait naître, dira-t-elle ; un caprice l'a fait mourir. »
Passons à un autre joueur : mais non ; nous avons assez donné de preuves que le papier se couvre de phrases incohérentes, et souvent amusantes par le contraste. Quand tout le monde a écrit, le premier joueur, à qui revient la feuille, lit à haute voix et de suite ce qui y est déposé : c'est alors que l'on trouve à rire.
La manière suivante est peut-être encore plus plaisante. Au lieu de mettre en tête sur la feuille de papier destinée à circuler le titre d'une histoire, on prend autant de papiers que l'on est de joueurs, et on place des mots convenus qui sont ordinairement monsieur, madame, mademoiselle, ou bien l'amant, l'amante, le tuteur, etc. et autant de verbes qu'il est nécessaire pour compléter les papiers. Cela fait, chacun écrit un nom au-dessous du mot monsieur, au-dessous du mot madame, et ainsi de suite ; puis un membre de phrase ou une phrase entière au-dessous de chaque verbe. Chaque personne met en avant de ce qu'elle écrit sur chaque papier un numéro qui est celui de l'ordre dans lequel elle écrit ; par conséquent, si elle écrit la première, et lorsque toutes les feuilles sont remplies, on les place sur la table, à côté les unes des autres, de manière à pouvoir lire de suite tout ce qui est écrit sous le même numéro, en répétant à chaque fois le mot qui est en tête de la feuille. Ainsi, je suppose que l'on soit six, et que les mot placés sur les feuilles soient, sur la première, l'amant ; sur la seconde, l'amante ; sur la troisième, aiment ; sur la quatrième, jurent ; sur la cinquième, embrassent ; et sur la sixième, rêvent. Ayant écrit chacun ce qui est venu à l'idée, on aurait eu en faisant lecture des phrases du genre de celles-ci :
L'Amant. L'Amante. Aiment. Jurent. 1. Colin. Chloé. Les jeux. D'être fidèle. 2. Pierrot. Jeanneton. A se voir. Par le ciel. Embrassent. Rêvent. L'espoir. Des plaisirs. Leurs cheveux. Le mariage.
Plus on est de joueurs, plus ce jeu est plaisant, parce que les oppositions sont plus faciles et plus frappantes.
C'est absolumment les mêmes conventions que pour l'histoire en prose, selon la première méthode : toute la différence consiste à écrire un vers quelconque, au lieu de mettre une phrase en prose. Il est si facile d'aligner des mots que l'on peut sans peine fournir sa quote-part à ce jeu sans être favori d'Apollon ; mais, comme cette improvisation forcée pourrait effrayer quelques joueurs, et surtout rendre le jeu languissant, on peut convenir que l'on transcrira une citation sans nommer l'auteur, afin qu'à la lecture ces vers se trouvent sans interruption à la suite les uns des autres. Il n'y a personne qui puisse se récuser : qui ne sait pas un couplet de chanson ? Ainsi, lorsque chacun a déposé son tribut à la ronde, on aura une suite de vers, tantôt graves, tantôt burlesques ; tendres, gais, mélancoliques, alexandrins, de petite dimension, etc. Cette cacophonie ne peut manquer d'être extrêmement risible.