The group arranges itself in a circle. The first person who begins, whispers quietly to his neighbor: What is a Book for (or such other thing as you want)?
This neighbor must answer correctly: It is used to instruct, and then ask another question to his neighbor on the right: What is a Glass for? The finesse of the game consists in opposing things the least near to each other. If we get: It's for drinking, that makes a real rooster-and-donkey [i.e. sudden change in subject]; for when the turn is over, or when the person who began has been questioned in his turn, and it is time for discovering the requests and the answers, taking the request of the person on the left to oppose the answer of the one on the right. It turns out that someone from the group says: I was asked, What is a Book for? and I was answered: It's for drinking, and so on.
This game, like that of Secretary, requires that the whole group line up around a desk; but, instead of squares of paper distributed to each person, as it is a question of making a continuous history as much good as bad, only one sheet is needed for everyone.
We agree aloud on the title of the story, of which the person who starts the game writes only two or three lines, plus the first word of the following line. He then folds his paper above this first word, which he lets anyone who follows him see. This word serves as the text for the continuation that the next person must write, and so on, until one thinks the story to be complicated enough.
These sentence conclusions almost always produce a rather pleasant cacophony.
In a society made up of nine people, four young ladies (Olympie, Julienne, Léonore and Caroline) and five young gentlemen (Auguste, Jules, Victor, Saint-Prix and Édouard), everyone being lined up around the table, Édouard proposes the game of "The History," and publicly gives the title: The Happy and Unhappy Adventures of Mademoiselle Palma.
This is all he makes known to the group; then he secretly writes his two lines, and places on the third line the word which is going to serve as text for his neighbor on the right; he then folds the paper above this word, and passes it to Caroline, who follows the same step.
Here is what these cut-out sentences produce, at the head of each of which we place the name of the person who supposed to have written it, taking care to indicate in italics the only words of the story that the person has had permission to see.
ÉDOUARD. In a country that geographers have neglected to put on the map, lived the young Palma, about whom I write this history.
CAROLINE. It may well be only a tissue of falsehoods; that's what we'll judge when we have it to read.
VICTOR. This was his favorite pleasure; and his misguided choice soon gave him a tendency toward esprit romanesque [i.e. a mind influenced by novels--romans--in a time when they had negative associations with genres such as the Gothic novel].
JULIAN. Palma only dreamed of kidnappings, ghosts, undergrounds, towers of the north, of the west, and mysterious brigands.
AUGUST. Kidnapped by this band of scoundrels, she saw herself locked up in a dark dungeon, with bread and water as her only food.
LEONORE. How much care she took to provide plenty of it to those less fortunate gave her a taste of innocent pleasures!
JULES. One morning, as she was coming out of a ball where she had been immoderate, the wheel of her carriage ran over a chamber pot.
SAINT-PRIX. Reduced to emptying hers herself! what a sad end for a young person of condition!
OLYMPIE. The one imposed on her seemed very harsh to her, and she would have preferred death to the necessity of taking such a husband.
EDUOARD. Finally, here she is married: may she live happily in the bosom of her family!
CAROLINE. Hers was rather singularly composed: you only met people with skeletal issues, unsteadiness and stiff necks.
VICTOR. It was an unbearable pain for her, and in order not to have it anymore, she was obliged to put around her neck one of her wool stockings.
JULIAN. Add to that a big pair of wooden clogs, which brought calluses to her and cut into her instep.
AUGUST. But she answered it bravely, rewarding her rival with a wallflower with five leaves.
LEONORE. Already they were beginning to detach themselves from the trees, and nature's mourning matched the situation of her heart.
JULES. Now, it was his favorite stew; every day Palma was served a dish of it, until that which saw her go down into the tomb.
SAINT-PRIX. So it's done! she succumbed ... It is indeed the case to say: At the end of the ditch, the culbute ["somersault"].
CAROLINE. All Paris meets on the Butte of Montmartre, to see more conveniently the firearm that was shot on this occasion.
etc. etc.
One can thus make to walk abreast as many stories as there are people present, and the mixture of so many ideas, ridiculously matched together, almost always produces extremely comic stories.
La société se dispose en cercle. La première personne qui commence, dit tous bas à son voisin : A quoi sert ... un Livre (ou telle autre chose que l'on veut) ?
Ce voisin doit répondre juste : Il sert à instruire, et faire ensuite un autre question à son voisin de droite : A quoi sert un Verre ? La finesse du jeu consiste à opposer les chose les moins rapprochées. Si on obtient : Il sert à boire, cela fait un véritable coq-à-l'âne ; car lorsque le tour est fini, ou lorsque la personne qui a commencé à interroger a été interrogée à sone tour, et qu'il est question de découvrir les demandes et les réponses, en prenant la demande de la personne à gauche pour opposer à la réponse de celle qui est à droite, il résulte que quelqu'un de la société dit : On m'a demandé : A quoi sert un Livre ? et l'on m'a répondu : A Boire, et ainsi du reste.
Il faut à ce jeu, comme à celui du Secrétaire, que toute la société se range autour d'un bureau ; mais, au lieu de carrés de papier distribués à chaque personne, comme il s'agit de faire une histoire suivie, tant bien que mal, on n'a besoin que d'un seul feuillet pour tout le monde.
On convient à haute voix du titre que portera l'histoire, dont celui qui commence le jeu écrit seulement deux ou trois lignes, plus le premier mot de la suivante. Il plie alors son papier au-dessus de ce premier mot, qu'il laisse voir seul à celui qui le suit. Ce mot sert de texte à la continuation que celui-ci doit écrire, et ainsi de suite, jusqu'à ce que l'on croie l'histoire assez compliquée.
Ces bouts de phrases produisent presque toujours une cacophonie assez plaisante.
Dans une société composée de neuf personnes, quatre demoiselles (Olympie, Julienne, Léonore et Caroline) et cinq jeunes gens (Auguste, Jules, Victor, Saint-Prix et Édouard), tout le monde se trouvant rangé autour de la table, Édouard propose le jeu d'Histoire, et donne publiquement pour titre : Les Aventures heureuses et malheureuses de mademoiselle Palma.
C'est là tout ce qu'il fait connaître à la société ; puis il écrit secrètement ses deux lignes, et place en troisième le mot qui va servir de texte à sa voisine de droite ; il plie ensuite le papier au-dessus de ce mot, et le pass à Caroline, qui suit la même marche.
Voici ce que produisent ces phrases découpées, en tête de chacune desquelles nous plaçons le nom de la personne qui est censée l'avoir écrite, en ayant soin d'indiquer par des caractères italiques les seuls mots du récit qu'elle ait eu la permission de voir.
ÉDOUARD. Dans un pays que les géographes ont négligé d'inscrire sur la carte, vivait la jeune Palma, dont j'écris l'histoire.
CAROLINE. Elle peut bien n'être qu'un tissu de faussetés ; c'est ce que nous jugerons quand on en fera lecture.
VICTOR. C'était là son plaisir favori ; et son choix mal dirigé lui donna bientôt une tournure d'esprit romanesque.
JULIENNE. Palma ne rêvait qu'enlèvemens, spectres, souterrains, tour du nord, de l'ouest, et brigands mysterieux.
AUGUSTE. Enlevée par cette bande de scêlérats, elle se vit enfermée dans un sombre cachot, avec du pain et de l'eau pour toute nourriture.
LÉONORE. Combien le soin qu'elle prenait d'en fournir abondamment aux malheureux ne lui fit-il pas goûter d'innocens plaisirs !
JULES. Un matin, qu'elle sortait d'un bal où elle en avait pris d'immodérés, la roue de sa voiture s'engagea dans celle d'un pot-de-chambre.
SAINT-PRIX. Réduite à vider le sien elle-même ! quelle triste extrémité pour une jeune personne de condition !
OLYMPIE. Celle qu'on lui imposait lui semblait bien dure, et elle eût préféré la mort à la nécessité de prendre un tel époux.
EDUOARD. Enfin, la voilà mariée : puisse-t-elle vivre heureuse au sein de sa famille !
CAROLINE. La sienne était assez singulièrement composée : on n'y rencontrait que des bossus, des bancals et des torticolis.
VICTOR. C'était pour elle une douleur insupportable, et afin de ne plus l'avoir, elle fut obligée de se mettre au cou un de ses bas de laine.
JULIENNE. Joignez à cela une paire de gros sabots, qui lui fit venir des durillons et lui entama le coude-pied.
AUGUSTE. Mais elle y répondit bravement, en gratifiant sa rivale d'une giroflée à cinq feuilles.
LÉONORE. Déjà elles commençaient à se détacher des arbres, et le deuil de la nature s'accordait avec la situation de son coœur.
JULES. Or, c'était son ragoût de prédilection ; chaque jour Palma s'en fit servir un plat, jusqu'à celui qui la vit descendre dans la tombe.
SAINT-PRIX. C'en est donc fait ! elle a succombé ... C'est bien le cas de dire : Au bout du fossé la culbute.
CAROLINE. Tout Paris se réunit sur celle de Montmartre, pour vois plus commodément le feu que l'on fit tirer en cette occasion.
etc. etc.
On peut ainsi faire marcher de front autant d'histoires qu'il y a de personnes présentes, et le mélange de tant d'idées, ridiculement assorties, produit presque toujours des récits extrêmement comiques.