Game of Disconnected Words [1643]


Introduction

The excerpt below is taken from pages 272-274 of a 1643 edition of Charles Sorel's La Maison des jeux, which was originally published in 1642. In a 1671 version, the same text is put under the heading "Ieu des propos interompus." Sorel makes a direct comparison between this game and the Game of the Romance, but this is such a minimal game of whispering and revealing the outcome that it also vaguely resembles "The Telegraphic Message" (i.e. "The Telephone Game"), although the latter relies only on accidents / mischief for its unpredictable outcome. Future versions of "The Disconnected Word" (e.g. in 1811) differentiate the game further.

Translation

To speak of the most common games using the least language, I will not say to you that I will teach you that of disconnected words, because very few people are unaware of it; but I will only tell you that I will remind you of it. You know that someone having whispered a word in the ear of his neighbor, he must invent another which can follow it in the discourse, & say it again in a low voice to the one who is near, who invents yet another, & the other another, to the last; & then the one who started the game, having said his word aloud, everyone continues in the same way, & it usually happens that this generates a rather pleasant rooster-and-donkey [i.e. absurdly sudden change in subjects]. Note that the first word must be the name of something, such as A horse, a bird, a mountain. It is also permitted to name all invisible things; in short, everything that has being, and even that which has only an imaginary being. One can also form a brief discourse, accomplished with name & action, as loves the Ladies, or, Philandre is in love. No more is needed, and what is added must also contain no more than two or three words, otherwise the game would be too easy. Nevertheless, to diversify it, whoever would like that each make a discourse longer in itself [presumably, longer than just name & action] on a word that someone had said to him, and say of it afterwards only the last words to his neighbor, so that they had more difficulty to find a good sequel, would see at the end of the game that it would compose a zigzagging exchange of words that would provide some entertainment.

Source Text

Pour parler des Ieux les plus communs & de moindre langage, ie ne vous diray pas que ie vous aprendray celuy des propos interompus, car fort peu de perſonnes l'ignorent ; mais ie vous diray ſeulement que ie vous en feray reſſouuenir. Vous ſçauez que quelqu'vn ayant dit vn mot à l'oreille de ſon voyſin, il en doit inuenter vn autre qui le puiſſe ſuiure dans le diſcours, & le dire encore tout bas à celuy qui eſt proche, lequel en inuente encore vn autre, & l'autre vn autre, iuſqu'au dernier ; & puis celuy qui a commencé le Ieu, ayant dit ſon mot tout haut, chacun pourſuit de meſme, & il ſe trouue d'ordinaire que cela fait vn coq à l'aſne aſſez plaiſant. Il faut obſeruer que le premier mot doit eſtre le nom de quelque choſe, comme Vn cheual, vn oyſeau, vne montagne. Il eſt permis encore de nommer toutes les choſes inuiſibles ; Bref tout ce qui a l'Eſtre, & meſme ce qui n'a qu'vn Eſtre Imaginaire. L'on peut auſſi former vn bref diſcours, accomply du nom & de l'action, comme l'ayme les Dames, ou, Philandre eſt amoureux. Il n'en faut pas d'auantage, & ce que l'on y joint ne doit auſſi contenir guere plus de deux ou trois mots, autrement le Ieu ſeroit trop facile. Neantmoins pour le diuerſifier, qui voudrait que chacun fiſt vn diſcours plus long en ſoy-meſme ſur vn mot que l'on luy auroit dit, & n'en diſt apres que les derniers mots à ſon voiſin, afin qu'il euſt plus de peine à y trouuer vne bonne ſuite, l'on verroit à la fin du Ieu, que cela compoſeroit vn entretien à baſtons rompus qui donneroit du diuertiſſement.

Modernized Text

Pour parler des jeux les plus communs & de moindre langage, je ne vous dirai pas que je vous apprendrai celui des propos interrompus, car fort peu de personnes l'ignorent ; mais je vous dirai seulement que je vous en ferai ressouvenir. Vous savez que quelqu'un ayant dit un mot à l'oreille de son voisin, il en doit inventer un autre qui le puisse suivre dans le discours, & le dire encore tout bas à celui qui est proche, lequel en invente encore un autre, & l'autre un autre, jusqu'au dernier ; & puis celui qui a commencé le jeu, ayant dit son mot tout haut, chacun poursuit de même, & il se trouve d'ordinaire que cela fait un coq à l'âne assez plaisant. Il faut observer que le premier mot doit être le nom de quelque chose, comme Un cheval, un oiseau, une montagne. Il est permis encore de nommer toutes les choses invisibles ; bref tout ce qui a l'être, & même ce qui n'a qu'un être imaginaire. L'on peut aussi former un bref discours, accompli du nom & de l'action, comme l'aime les dames, ou, Philandre est amoureux. Il n'en faut pas d'avantage, & ce que l'on y joint ne doit aussi contenir guère plus de deux ou trois mots, autrement le jeu serait trop facile. Néanmoins pour le diversifier, qui voudrait que chacun fît un discours plus long en soi-même sur un mot que l'on lui aurait dit, & n'en dit après que les derniers mots à son voisin, afin qu'il eût plus de peine à y trouver une bonne suite, l'on verrait à la fin du jeu, que cela composerait un entretien à bâtons rompus qui donnerait du divertissement.


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