Disconnected Words and The History [ca. 1903]


Introduction

These are translations of "Propos interrompus" and "L'Histoire," found in Jeux de société collected by L. de Valaincourt. Contemporary issues of both the Bibliographie de la France: Journal Général de l'Imprimerie et de la Librairie and also the BNF's Bulletin Mensuel des Récentes Publications Françaises provide a date of 1903 for some edition. Google Books and booksellers on the web suggest later editions existed, including a softbound version with an illustrated cover unlike the version at Hathi Trust, but they don't give evidence. An earlier version probably also exists, because its "Impromptu Romance" was summarized in German in the Französisches Real-Lexikon: Bd. Neveu-Zythogale dated 1902, which has earlier volumes from 1898 and 1900 that also cite Valaincourt's Jeux de société.

The final variant of "The History" here is especially notable for confirming that "Résultats," a.k.a. "Consequences," was at this time viewed as an equivalent game.

Translation

Disconnected Words.

The players forming a circle, the one who starts questions in a low voice his neighbor on the right, who answers him and in turn poses a different question to his neighbor, and so on, until the whole circle has taken part in both questions and answers.

Each then repeats aloud the question that was put to him on the right and joins to it the answer he received on the left, which produces effects like the following:

Albert asks Irma:
—What are boots for?
Irma replies:
—To provide footwear for horsemen.
Irma having in turn asked Georges:
—What are flowers for?
And Georges having answered:
—To charm our senses of sight and smell.
Irma will have to say at the end of the questions:
—Albert asked me what the boots are for, and Georges replied: to charm our senses of sight and smell.
Which produces, like many other analogous conjunctions, amusing absurdities [coq-à-l'âne].

[...]

The History.

A person from the group takes a sheet of paper; she writes the title of some story at the top, and, folding this sheet in such a way as to hide what she has just written, she gives it to the player who is on her right; the latter begins a story of his own choosing, of which he writes one or two sentences, then he passes the sheet to a third player, taking the precaution of letting only the last word of what he has just written be seen. This third player is obliged to attach to this word the sentence which he writes in his turn, and so on, until all the people of the group have made their contribution.

A story thus composed generally offers the most piquant contrasts, the most entertaining oppositions, and amuses greatly.

One can compose these stories not only in prose, but—what is even more original—in verse. In case one does not improvise easily, it would suffice to write on the paper prepared for this purpose a line by whatever author, or lines from tragedy, comedy, or even song. Each acting in this way, this would also bring about very amusing connections.

Here is another way to play The History.

Take as many strips of paper as there are players, and write the following words on top: Monsieur, Madame, make, say, like, go, etc., etc., depending on the number of people. Then the papers are distributed, and everyone writes the name of a person from the group after the word Monsieur, another next to that of Madame, and a sentence after the words do, say, like, etc.

The nouns or phrases are numbered according to the order in which they are written.

The papers filled in this way often contain the most entertaining absurdities [coq-à-l'âne]. It is well understood that we do not read everything that is written in a row on the same paper, but we read alternately a phrase from each paper following the order of the numbers, taking the paper of the first person on the right to read with that of another player.

To make this clear, let's depict one of these strips of paper:

    1                  2               3
Monsieur    ...    and Madame    ...  make   ... 
   ...   Adrien       ...     Angèle    ...   love
    4                  5               6
say         ...     like        ...    go   ...
  ... nonsense       ...   dancing  ...   to the woods
    7                  8
take        ...     have fun   ...
  ... lovebirds      ...    a lot
    9
study       ...
  ...    little

We can play this game in yet another way:

Each of the players takes a sheet of paper on which he writes the name of a gentleman, then he passes his sheet to his neighbor after having folded it so that one cannot see the name he has put. One writes then the characteristics of the gentleman, then the name of a lady, then her characteristics; finally, the following questions are answered in order: met in such and such a place; the gentleman said to the lady; the lady answered; what resulted from it; the world said. Then we read in turn the papers written successively by each of the players, and this can result in a History in this genre:

Monsieur Jacob, a retired grocer, and Madame Potiphar, beautiful but impertinent, met on the tip of the Obelisk. Monsieur said to Madame: Would you grant me a waltz; Madame replied: these herrings are too salty. This resulted in an unpleasant cacophony, and the world said:

And mounted on the top he yearns to descend!

Source Text

Propos interrompus.

Les joueurs formant le cercle, celui qui commence interroge tout bas son voisin de droite, qui lui répond et pose à son tour une question différente à son voisin de gauche, et ainsi de suite, jusqu'à ce que tout le cercle ait pris part aux interrogations et aux réponses.

Chacun répète ensuite à haute voix la question qui lui a été faite à droite et y joint la réponse qu'il a reçue à gauche, ce qui produit des effets dans le genre de ceux-ci :

Albert demande à Irma :
— A quoi servent les bottes ?
Irma lui répond :
— A chausser les cavaliers.
Irma ayant à son tour demandé à Georges :
— A quoi servent les fleurs ?
Et Georges ayant répondu :
— A charmer notre vue et à nous embaumer.
Irma devra dire à la fin des questions :
— Albert m'a demandé à quoi servent les bottes, et Georges m'a répondu : à charmer notre vue et à nous embaumer.
Ce qui produit, comme beaucoup d'autres rapprochements analogues, des coq-à-l'âne amusants.

[...]

L'Histoire.

Une personne de la société prend une feuille de papier ; elle inscrit en tête le titre d'une histoire quelconque, et, pliant cette feuille de manière à cacher ce qu'elle vient d'écrire, elle la remet au joueur qui est à sa droite ; celui-ci commence une histoire à sa fantaisie, dont il écrit une ou deux phrases, ensuite il passe la feuille à un troisième joueur, en prenant la précaution de ne laisser voir que le dernier mot de ce qu'il vient d'écrire. Ce troisième joueur est obligé de rattacher à ce mot la phrase qu'il écrit à son tour, et ainsi de suite, jusqu'à ce que toutes les personnes de la société aient payé leur tribut.

Une histoire ainsi composée offre généralement les contrastes les plus piquants, les oppositions les plus divertissantes et amuse beaucoup.

On peut composer ces histoires non seulement en prose, mais — ce qui est plus original encore — en vers. Pour le cas où l'on n'improviserait pas facilement, il suffirait d'inscrire sur le papier préparé à cet effet un vers d'un auteur quelconque, vers de tragédie, de comédie ou même de chanson. Chacun agissant de cette façon, cela amènerait aussi des rapprochements très amusants.

Voici une autre manière de jouer l'Histoire.

On prend autant de bandes de papier qu'il y a de joueurs, et l'on écrit en tête les mots suivants : monsieur, madame, font, disent, aiment, vont, etc., etc., selon le nombre de personnes. Ensuite on distribue les papiers, et chacun écrit le nom d'une personne de la société après le mot monsieur, un autre auprès celui de madame, et une phrase après les mots font, disent, aiment, etc.

On numérote les noms ou les phrases, suivant l'ordre dans lequel on les écrit.

Les papiers ainsi remplis contiennent souvent les coq-à-l'âne les plus divertissants. Il est bien entendu qu'on ne lit pas tout ce qui est écrit à la suite sur un même papier, mais on lit alternativement une phrase de chacun en suivant l'ordre des numéros, et en prenant le papier de la première personne à droite pour lire avec celui d'un autre joueur.

Pour faire comprendre ceci, nous allons figurer une de ces bandes de papier :

    1                  2               3
Monsieur    ...     et madame    ...  font   ... 
   ...   Adrien       ...     Angèle    ...   l'amour
    4                  5               6
disent      ...     aiment     ...    vont   ...
  ... des niaiseries  ...   la danse  ...   au bois
    7                  8
prennent    ...     s'amusent   ...
  ... des tourtereaux   ...    beaucoup
    9
étudient    ...
  ...    peu

On peut encore jouer ce jeu d'une autre façon :

Chacun des joueurs prend une feuille de papier sur laquelle il écrit le nom d'un monsieur, puis il passe sa feuille à son voisin après l'avoir repliée de telle sorte qu'on ne puisse voir le nom qu'il a mis. L'on écrit ensuite la qualité du monsieur, puis le nom d'une dame, puis sa qualité ; enfin on répond successivement aux questions suivantes : se sont rencontrés dans tel endroit ; le monsieur a dit à la dame ; la dame a répondu ; il en est résulté ; le monde a dit. Puis on lit tour à tour les papiers écrits successivement par chacun des joueurs, et il peut en résulter des Histoires dans ce genre :

Monsieur Jacob, épicier en retraite et madame Putiphar, belle mais impertinante, se sont rencontrés sur la pointe de l'obélisque. Monsieur a dit à Madame : Voudriez-vous m'accorder une valse ; Madame a répondu : ces harengs sont trop salés. Il en est résulté une cacophonie désagréable, et le monde a dit :

Et monté sur le faite il aspire à descendre !


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