The Butterfly [1865]


Introduction

This is a translation of "Le Papillon," found in Académie des jeux written by Bonneveine (a pseudonym used in chess by Jules Rostaing) and published in 1865 (at least, according to the BNF and other libraries).

Translation

A fine and delicate gallantry can make this game very agreeable to the Ladies who have been invited to share it; and the mischievousness of their replies contributes not a little to increase its charm.

All the men play the role of insects, such as the Butterfly (which gives the game its name and which sets the game in motion), the Bumblebee, the Ant, the Ladybug, the Fly, the Aphid, etc.

All the Ladies are named after a flower, such as the Rose, Carnation, Tuberose, Violet, the Hawthorn, etc., etc.

When all these names are distributed and agreed upon, it is a question of remembering them, of not pronouncing any which have not been adopted, and of speaking as soon as the one who is speaking has let slip the name one wears, even if he has the skill to do this while casting his eyes on a completely different person.

A wrongly quoted name, an inaccurate or late answer are all faults for which one is forced to give a pledge.

THE BUTTERFLY.

What embarrassment does not test an insect who, like me, finds itself suddenly transported into a garden where so many flowers shine, each as beautiful as the other! By turns, called by the perfume that exhales from the breast of the Tuberose ...

THE TUBEROSE.

Be quiet, cursed insect! I haven't forgotten that yesterday your venomous caresses killed the most beautiful of my sisters: I would prefer to have business with the Ant.

THE ANT.

With your permission, lovely Flower, I will rise to the top of your precious chalice before the Sun (1) has completed half its course; I will seek shelter there when the Gardener (2) comes, armed with his Watering can (3), to give a new shine to your beauty. I had, until this moment, paid my respects to the simple Violette ...


(1) (2) (3) One must try to bring naturally into one's speech the Sun, the Watering can, and the Gardener ; these three words, for which one finds oneself less prepared than for the names of flowers and insects, usually produce a considerable number of pledges, because many players forget that when the Sun is called, all must rise; that at the word Gardener the Flowers stretch out their hands, as if to ask for care, and the Insects, frightened, make a gesture of fleeing, as if they dreaded his presence; and that finally, when it comes to the Watering Can, all the Flowers must be on their feet, as if revived by the freshness of the water; and the Insects put one knee on the ground, as if annihilated by the same effect. These various postures cease only when the Interlocutor names a Flower or an Insect, who in turn speaks.

THE VIOLET.

So I'm going to enjoy a moment of rest! In vain did I keep myself hidden under the lawn, this cruel insect persecuted me there as vigorously as could the loudest of all Bumblebees.

The Bumblebee does not fail to speak, and the game continues; but it is well to observe that the Insects cannot cite any other name than that of a Flower, just as a Flower can address only an Insect. Otherwise, it would cost them a pledge for each violation of this rule, as well as for repeating a sentence already used by another in his apology.

Source Text

Le Papillon

Une galanterie fine et délicate peut rendre ce jeu très-agréable aux Dames que l'on a invitées à le partager ; et la malice de leurs réponses ne contribue pas faiblement à en augmenter le charme.

Tous les hommes y jouent le rôle d'insectes, tels que le Papillon (qui lui donne son nom et qui met le jeu en train), le Bourdon, la Fourmi, la Bête-à-bon-Dieu, la Mouche, le Puceron, etc.

Toutes les Dames prennet le nom d'une fleur, comme la Rose, l'Œillet, la Tubéreuse, la Violette, l'Aubépine, etc., etc.

Lorsque tous ces noms sont distribués et bien convenus, il s'agit de s'en souvenir, de n'en point prononcer qui n'aient pas été adoptés, et de prendre la parole aussitôt que celui qui en est en possession a laissé échapper celui que l'on porte, ce qu'il a l'adresse de faire en jetant les yeux sur une toute autre personne.

Un nom cité à faux, une réponse faite mal à propos, ou tardive, sont autant de fautes pour lesquelles on est contraint de donner un gage.

LE PAPILLON.

Quel embarras n'éprouve point un insecte qui, comme moi, se trouve tout à coup transporté dans un jardin où brillent tant de fleurs, aussi belles les unes que les autres ! Tour à tour appelé par le parfum qui s'exhale du sein de la Tubéreuse ...

LA TUBÉREUSE.

Tais-toi, maudit insecte ! Je n'ai pas oublié qu'hier tes caresses envenimées donnèrent la mort à la plus belle de mes sœurs : je préférais avoir affaire à la Fourmi.

LA FOURMI.

Puisque vous le permettez, aimable Fleur, je m'élèverai jusqu'à la sommité de votre précieux calice avant que le Soleil (1) ait achevé la moitié de son cours ; j'y chercherai un abri lorsque le Jardinier (2) viendra, muni de son Arrosoir (3), donner un nouvel éclat à votre beauté. J'avais, jusqu'à ce moment, porté mon hommage à la simple Violette ...


(1) (2) (3) Il faut tâcher d'amener naturellement dans son discours le Soleil, l'Arrosoir, et le Jardinier ; ces trois mots, pour lequels on se trouve moins préparé que pour les noms de fleurs et d'insectes, produisent ordinairement un nombre considérable de gages, parce que beaucoup de joueurs oublient que lorsqu'one nomme le Soleil tous doivent se lever ; qu'au mot Jardinier les Fleurs tendent la main, comme pour demander des soins, et les Insectes, effrayés, font le geste de fuir, comme s'ils redoutaient sa présence ; et qu'enfin, lorsqu'il s'agit de l'Arrosoir, toutes les Fleurs doivent être sur pied, comme ranimées par la fraîcheur de l'eau ; et les Insectes, un genou en terre, comme anéantis par le même effet. Ces diverses postures ne cessent que lorsque l'Interlocuteur our Interlocutrice nomme une Fleur ou un Insecte, qui prennent la parole à leur tour.

LA VIOLETTE.

Je vais donc jouir d'un moment de repos ! En vain me tenais-je cachée sous le gazon, ce cruel insecte m'y persécutait aussi vivement que l'aurait pu faire le plus bruyant de tous les Bourdons.

Le Bourdon ne manque pas alors de prendre la parole, et le jeu continue ; mais il est bon d'observer que les Insectes ne peuvent citer d'autre nom que celui d'une Fleur, comme une Fleur ne peut s'adresser qu'à un Insecte. Autrement, il leur en coûterait un gage pour chaque infraction à cette règle, comme aussi pour répetition de phrase déjà employée par un autre dans son apologie.


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