The Game of the Butterfly [1801]


Introduction

This is a translation of "Le Jeu du Papillon," found in Les Nouveaux Savans de Société (1801, a.k.a. Year IX of the Republic) by S. J. Ducœurjoly. The game also appeared in a second edition in 1808, and a fourth edition in 1825, but the date for a third edition is unknown. See the translation of his version of "The Impromptu Romance" for more details on the author and his text.

Translation

This game is gallant and amusing, when played with skill and when one knows how to make pretty sentences proportional to the subject matter.

We begin by imposing on each of the ladies or young women the name of a flower.

Then, to each man an insect name, at will; such as butterfly, honey bee, bumblebee, hornet, caterpillar even, or snail.

The names given, which everyone must remember, the game begins.

He who performs the butterfly says: here is a pretty garden where all the loveliest flowers shine with equal brilliance: to which will I pay my respects?

If the young man who performs the butterfly has skill with words, he can, while paying compliments to the ladies, make beautiful phrases to hold their attention and mislead the one he is going to name first by her flower name. Let's suppose he ends by saying: "Ah! an irresistible inclination draws me to the rose." To better deceive, he can affect while naming one to look at another; which sometimes misleads them both: the one who is looked at answers, although it is not her name that has been pronounced, and the one who has been named does not answer; so they each give a pledge.

However, to continue the game, the one called rose must begin speaking as soon as possible.

Suppose she says:

Ah! pretty butterfly, I will gladly receive you in my bosom; but content yourself to caress me lightly, and don't sting me to kill me, because I would rather receive a hornet, a bumblebee ... that is to say the insect that she wants to name. Immediately the man who bears this name resumes in his turn.

Oh! me, if I was in my amorous mood, I would go to caress the tulip.

The tulip suddenly replies: I was very fresh yesterday, because I was just about to open; but I was spoiled in the evening by an ugly snail...

The snail follows. I didn't want that for you. I was climbing along a wall that you were getting too close to, and I had to pass over you to seize onto a wallflower.

Wallflower. Me, I was already very tired, my nectar had been taken all day by a hornet, etc.

We extend the game as long as we want, observing: 1°. that whoever does not respond immediately to his or her name gives a pledge; 2°. that he or she who names a flower or an insect which is not among those adopted by any players, gives a pledge and continues speaking; 3°. that a woman who bears the name of a flower must only name an insect to rescue herself. If she cites the name of another flower, she pays a pledge; just, as an insect, a man must speak only of flowers, under penalty also of a pledge.

We name the butterfly whenever we want. When in the speech someone names the gardener, all the flowers stretch out their hands, as if to ask for water, otherwise a pledge; and all the men get up, as if the insects wanted to flee at the approach of the gardener; otherwise a pledge.

By contrast, when the watering can is named, it is the women who get up, like the flowers that the water revives; and the men put one knee on the ground, to show that this same water causes the insects to fall, and each remains in this posture, until the speaker has named another flower or another insect; then all return to their first position.

When the sun is called, everyone rises, men and women.

So these three words, the gardener, the watering can and the sun occasion many additional movements, variations, and misunderstandings in this game, and increase the amount of pledges.

Source Text

Le Jeu du papillon

Ce jeu est galant et amusant, quand on le joue avec adresse, et que l'on sait faire de jolie phrases, proportionnées aux sujets.

On commence par imposer à chacune des dames ou demoiselles un nom de fleur.

Ensuite, à chaque homme un nom d'insect, à volonté ; comme papillon, mouche à miel, bourdon, frêlon, chenille même, ou limaçon.

Les noms donnés, et que chacun doit bien retenir, le jeu commence.

Celui qui fait le papillon dit : voilà un joli jardin où toutes les plus aimables fleurs brillent d'un éclat égal : à laquelle vais-je porter mon hommage ?

Si le jeune homme qui fait le papillon a de la facilité pour la parole, il peut, en faisant des complimens aux dames, faire de belles phrases pour fixer leur attention, et tromper celle qu'il va nommer la première par son nom de fleur, et il finit, je suppose, par dire : « Ah ! un penchant irrésistable m'attire vers la rose. Pour mieux tromper, il peut affecter en nommant celle-ci d'en regarder une autre ; ce qui les abuse quelquefois toutes les deux : celle qui est regardée, répond, quoique ce ne soit pas son nom qui a été prononcé, et celle qui a été nommée ne répond pas ; de sorte qu'elles donnent chacune un gage.

Or, pour suivre le jeu, celle qui s'appelle rose doit prendre aussi-tôt la parole.

Supposons qu'elle dise :

Ah ! joli papillon, je te recevrai volontiers dans mon sein ; mais contente-toi de me caresser légèrement, et ne me pique pas pour me faire mourir, car j'aimerais mieux recevoir un frêlon, un bourdon, l'insecte enfin qu'elle veut nommer. Aussi-tôt l'homme qui porte ce nom, reprend à son tour.

Oh ! moi, si j'étais dans mon humeur amoureuse, j'irais caresser la tulipe.

La tulipe répond soudain : j'étais bien fraîche hier, car je me faisais que d'éclore ; mais je fus gâtée le soir par un vilain limaçon ...

Le limaçon de suite. Ce n'est pas à vous que j'en voulais. Je montais le long d'un mur que vous approchiez de trop près, et j'ai été obligé de passer par-dessus vous pour attraper une giroflée.

La giroflée. Moi j'étais déjà bien fatiguée, j'avais été sucée toute la journée par un frêlon, etc.

On prolonge le jeu tant que l'on veut, en observant : 1°. que celui ou celle qui ne répond pas sur-le-champs à son nom, donne un gage ; 2°. que celui ou celle qui nomme une fleur ou un insect qui n'est pas adopté dans le nombre des joueurs et joueuses, donne un gage, et continue de parler ; 3°. qu'une femme qui porte le nom d'une fleur, ne doit nommer, pour se délivrer, qu'un insecte. Si elle cite le nom d'une autre fleur, elle paie un gage ; de même que l'homme insecte ne doit parler que des fleurs, sous peine aussi d'un gage.

On nomme quand on veut le papillon. Lorsque dans le discours quelqu'un nomme le jardinier, toutes les fleurs tendent la main, comme pour demander de l'eau, sans quoi un gage ; et tous les hommes se lèvent, comme si les insectes voulaient fuir à l'approche du jardinier ; sans quoi de même un gage.

Au contraire, lorsqu'on nomme l'arrosoir, ce sont les femmes qui se lèvent, de même que les fleurs que l'eau ranime ; et les hommes mettent un genou en terre, pour montrer que cette même eau fait tomber les insectes, et chacun reste dans cette posture, jusqu'à ce que celui ou celle qui parle ait nommé une autre fleur ou un autre insecte ; alors tous se remettent dans leur première position.

Lorsqu'on nomme le soleil, tout le monde se lève, hommes et femmes.

De sorte que ces trois mots, le jardinier, l'arrosoir et le soleil, occasionnent encore beaucoup de mouvemens, de variétés et de quiproquo dans ce jeu, et augmentent la quantité des gages.


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